Christian
Sanchez

Depuis toujours, ma pratique artistique est nourrie par une fascination profonde pour le monde animal. J’y vois une force primitive, une élégance instinctive, une présence silencieuse qui traverse le temps. L’animal n’est pas, pour moi, un simple sujet : c’est un langage. Une manière d’explorer le mouvement, l’équilibre, la tension, mais aussi la fragilité et la dignité du vivant.

Ma démarche s’est construite dans le désir d’essayer, de comprendre par la main, de ne jamais me limiter à une seule voie. Peinture et sculpture avancent ainsi ensemble, comme deux terrains complémentaires : l’une capte la lumière, l’atmosphère, l’émotion d’un instant ; l’autre donne du poids, de la matière, une vérité tactile. Passer de la surface au volume n’a jamais été une hésitation, mais une nécessité : certains gestes appellent la couleur, d’autres exigent la forme.

Cette quête s’est longtemps menée en parallèle d’une carrière de restaurateur. Un métier exigeant, rythmé, tourné vers les autres, qui a forgé ma rigueur et mon sens du détail. Mais au-delà des services et des contraintes, la création est restée constante : peindre et sculpter ont toujours été un besoin, un espace vital, une respiration. Là où le quotidien impose son tempo, l’atelier m’offre un temps différent, plus intérieur, où l’écoute et la patience reprennent leur place.

Aujourd’hui, mon travail affirme cette trajectoire singulière : celle d’un artiste guidé par la passion du vivant et par l’envie de varier les techniques pour rester au plus près de ce qu’il cherche. Chaque pièce est une tentative sincère d’approcher l’animal non comme une représentation, mais comme une rencontre — entre la matière et le regard, entre l’énergie et la forme, entre l’instinct et la sensibilité.